(14-15 novembre 2020 - 33e dimanche A)

 


La confiance de Dieu…

Un homme, qui partait en voyage…

L'homme partait en voyage, et il confia ses bien aux siens…
Il s'appelait Jésus.
Il avait décidé de prendre ses distances, comme la mer se retire pour que vive la terre.
Il a décidé de partir en voyage, pour longtemps, très longtemps, pour que les hommes vivent, librement et responsables…
Et avant de partir, il leur a confié tous les biens qu'il avait : sa Parole, son souffle, son Esprit, et même son Eglise naissante.
II est parti pauvre, il a tout donné, et il a tout joué, il a tout risqué pour l'homme, même sa vie…
Il a tout misé sur les hommes, car sans eux, il ne serait plus rien…

Il creusa la terre et enfouit l'argent de son maître…
Mais il y a de ces hommes et de ces femmes qui ont eu peur….
Sans doute, se disaient-ils : il est bien parti !...
Le verra-t-on encore ?...
Ou, se disait-ils : il ne doit pas être si éloigné.
Et sûrement, de là-bas, il nous tient à l'œil !...
Pour eux, quand il reviendrait, il voudrait certainement retrouver ses biens comme il les avait laissés…
Alors, ils les ont pris et ils les ont gardés, immuables, intacts…
Pour eux, sans doute la Parole n'était plus Bonne Nouvelle et l'Eglise un lieu infréquentable !…
Alors, par sécurité, ils les ont enterrées.
Des hommes inquiets, des hommes de certitudes, des hommes de " est-ce que j'y arriverai ? ", ils avaient peur du risque…

J'en ai gagné cinq…, deux autres…
Heureusement, il y a des hommes et des femmes, plus nombreux que les autres - deux sur trois dit le texte - qui comprirent que la foi et la fidélité à ce Maître parti n'étaient pas du domaine d'une certitude, de la stabilité, du rectitude…
L'absence du Maître ouvre bien à des aventures :
Où l'Eglise s'expose en prenant le parti de l'homme, de la femme, de leur autonomie et de leur liberté ;
Où la Parole devient une Bonne Nouvelle pour les petits, les pauvres ;
Où l'Esprit est à l'œuvre pour que l'homme et la femme se risquent à inventer la paix, la justice, l'amour…