(11 - 12 juillet 2020 - 15e dimanche A)

 


Le semeur sortit…

Jésus était sorti de la maison…

Ce jour-là, il se leva et sortit, et il regardait son champ, un grand champ labouré, un champ grand comme le monde…, et il ne put que constaté que son champ n'était labouré que par les haines, les violences, les guerres… ;
des longs sillons le serpentent, là, jusqu'à l'horizon où se coulait le sang des diverses victimes innocentes des divers systèmes… ; terre craquelée et aride des pays de la faim où les hommes et les femmes se courbent sous le poids des injustices du monde… ;
désert impitoyable de nos sociétés où seul compte l'argent, qui dessèche le cœur…

Et Jésus leur dit : 'le semeur sortit...'
Et c'est dans ce champ-là qu'il se mit à semer…
Il allait à grandes enjambées, comme si le temps pressait ; il puisait dans son sac et lançait sa semence sans compter, à tous vents, à gauche, à droite, devant…
Et la graine tombait…
Elle est tombée dans des cœurs aussi durs que la pierre, où la loi du plus fort prend le pas sur l'homme…, et la graine séchait.
Elle est tombée sur les routes que les hommes empruntaient pour aller droit au but, sans regarder personne, sans voir la graine, très préoccupés d'eux-mêmes, et le plus petit oiseau apparut et emporta la semence.
Elle est tombée dans les ronces de l'obscurantisme, du relativisme, de l'individualisme… et elle est étouffée…

Ils ont donné du fruit…
Car le semeur continuait à semer…
Et il paraissait fou de semer de la sorte, comme s'il ne craignait pas de perdre tant de grain…
Mais çà et là, la graine tombait dans la bonne terre, où elle portait du fruit, parfois jusqu'au centuple…
Et là les hommes et femmes devenaient solidaires, un tout petit peuple, de toute condition et de toute croyance savait ce qu'est aimer…
La graine tombée dans une mauvaise terre pouvait faire illusion, quelque temps seulement, puis elle disparaissait…
Et qu'il entende donc celui qui a des oreilles…