(20 - 21 mai 2020 - Ascension du Seigneur, A)

 

Vers les hauteurs, et avec nous !…

Ils le virent s'élever…
Etonnant, déroutant, tel était bien ce Dieu !...
Car d'un Dieu, normalement, on attend qu'il se montre, qu'il soit incontournable, qu'il soit fier et jaloux de son autorité…
On attend même qu'il fasse la pluie et le beau temps ; ou sinon, dites-moi à quoi bon s'appeler Dieu ?...
Mais voilà que ce Dieu n'est pas du tout comme ça…
II est mort sur une croix, il est ressuscité et maintenant il s'en va !...
Une absence voulue, car il a lui-même dit :
" II est bon que je m'en aille " !…

Et il disparu à leurs yeux dans une nuée…
Et ce Dieu-là est parti !...
II est le grand absent. II ne gêne plus personne ; il ne se fait pas remarquer ; on peut bien vivre sans lui… II ne se venge pas.
Mais c'est nous, maintenant, qui voudrions le retenir :
" Est-ce maintenant, Seigneur, que tu vas rétablir la royauté en Israël ? "…
Nous avons besoin de toi :
Prouve-nous que tu existes, montre-nous ta présence pour que nous soyons sûrs que nous ne nous sommes pas trompés, et que les autres le sachent !…

Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?...
Mais une voix se fait attendre et dit :
" Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? "…
Car s'il est parti, c'est pour vous céder la place, pour que vous preniez le relais…
Commence alors le temps de l'Eglise, le temps du risque, et de la liberté…
Ainsi, commence notre temps :
" Vous serez mes témoins ", avait-il précisé avant de s'en aller.
C'est à vous maintenant :
" Mais je serai avec vous et je vous enverrai une force, le Saint-Esprit "…
Nous en aurions bien besoin pour ne pas succomber à la tentation de jouer le rôle de Dieu ; pour être les témoins d'un Dieu qui aime tellement qu'il s'en va, qu'il s'efface…
Pour nous en réjouir alors et pour oser faire de son absence une fête : Célébrons de l'Ascension…